EL MOUTAOUKIL Monia :
La ville intelligente : une aubaine pour le développement durable ?
المدينة الذكية هبة من أجل التنمية المستدامة
Le XXIème siècle est marqué par l’apparition et la propagation à l’échelle mondiale, de technologies dites intelligentes. L’usage de celles-ci sont au cœur de projets socio-urbains de type co-responsables alors qu’une menace écologique pèse sur les générations présentes et futures comme l’annonce de manière alarmiste la plupart des dirigeants et des experts des pays développés dans leurs discours et rapports internationaux depuis la seconde moitié du XXème siècle. Pour contrer cette menace, de nombreuses mesures préventives au niveau international et européen (protocoles, pactes, normes ISO…) sont mises en place par les États. L’accent sur les villes est particulièrement important en raison de la densité démographique ne cesse de s’accroître dans celle-ci. Soutenus par des élites financières, politiques et scientifiques, de nombreux projets techno-urbains se déploient à l’effigie des villes « intelligentes » , « durables », « en transition », engagées dans la « troisième révolution industrielle » …, l’objectif étant d’améliorer la qualité de vie des habitants en soutenant la durabilité des services, la production et la consommation d’énergies renouvelables.
Or, ces projets techno-urbains demeurent néanmoins controversés et semblent susciter de nombreux clivages
Cette thèse sur l’acceptabilité sociale et le changement de comportement dans le contexte particulier des villes intelligentes a un double objectif : d’une part, il conviendra d’examiner et analyser le concept de ville intelligente dans la perspective de ville durable, nous nous intéressons au champ spécifique de la transition énergétique à laquelle la ville intelligente, par ses nouvelles technologies, prétend pouvoir jouer un rôle primordial pour lutter contre le réchauffement climatique.D’autre part, il s’agira d’examiner les rouages organisationnels structurant l’élaboration et la concrétisation des projets techno-urbains en identifiant les procédures décisionnelles mises en œuvre dans les partenariats privés/publics rassemblant une diversité importante d’acteurs (investisseurs, responsables institutionnels, entreprises de construction, futurs usagers,…), nous identifierons à ce titre les représentations et les pratiques techno-éco-urbaines des acteurs impliqués et engagés dans ces projets en mettant plus particulièrement l’accent sur celles des usagers, ce qui nous conduira à traiter de la sensible question de l’acceptabilité sociale (Marc-EricBobillier-Chaumon et Michel Dubois : 2009). L’évaluation de trois bâtiments techno-éco-urbains tels que ceux mis en place par l’université catholique de Lille, paraissent à ce titre d’autant plus nécessaire à réaliser que ce sont des bâtiments test, des démonstrateurs expérimentaux de la transition écologique et énergétique. Les campus universitaires peuvent être des territoires privilégiés pour l’étude de pratiques sociales liées à ce type d’éco-innovation (Nemoz, 2014).La méthodologie consistera à réaliser une enquête qualitative, en réalisant des entretiens semi-directifs de type sociologique – selon la méthode compréhensive et Max Weber – ce qui se joue d’un point de vue des logiques de vie des usagers dans des bâtiments qui viennent à peine de naître. Outre les questions qui relèvent des impacts du degré d’automatisation sur l’appropriation des bâtiments par les individus, nous verrons dans quelle mesure les usagers qu’ils soient administratifs, chercheurs ou étudiants se comportent dans un espace qui est censé incarner et apporter du changement dans leurs habitudes d’« être » et de « faire ». Jusqu’à quel point le changement est-il appréciable et apprécié lorsqu’il est éthiquement justifié alors que les usagers n’ont pas tous pris part au montage du projet ? Plus largement, ce cas d’étude nous permettra de discuter de la pertinence du concept d’intelligence associé aux nouvelles formes de construction techno-urbaines.
Mots-clés : ville intelligente, troisième révolution industrielle, projets éco-urbains, acceptabilité sociale, transition écologique et énergétique.
Abstract
The twentieth century is marked by the appearance and worldwide spread of so-called intelligent technologies. The use of these is at the heart of socio-urban projects of the eco-responsible type, while an ecological threat hangs over present and future generations, as most leaders and experts in developed countries announce in an alarmist manner. in their speeches and international reports since the second half of the 20th century. To counter this threat, numerous preventive measures at international and European level (protocols, pacts, ISO standards, etc.) are implemented by the States. The focus on cities is particularly important due to the increasing population density there. Supported by financial, political and scientific elites, many techno-urban projects are deployed in the image of “smart”, “sustainable”, “in transition” cities, engaged in the “third industrial revolution”…, the objective being to improve the quality of life of the inhabitants by supporting the sustainability of the services, the production and the consumption of renewable energies.
However, these techno-urban projects nevertheless remain controversial and seem to generate many divisionsThis thesis on social acceptability and behavior change in the specific context of smart cities has a double objective: on the one hand, it will be necessary to examine and analyze the concept of smart city from the perspective of sustainable city, we Let’s take a closer look at the specific field of energy transition to which the smart city, through its new technologies, claims to be able to play a key role in combating global warming. development and realization of tecno-urban projects by identifying the decision-making procedures implemented in private / public partnerships bringing together a significant diversity of actors (investors, institutional managers, construction companies, future users, etc.), we will identify with this title the techno-eco-urban representations and practices of actors involved and engaged in these projects with a particular focus on those of users, which will lead us to deal with the sensitive issue of social acceptability (Marc-Eric Bobillier-Chaumon and Michel Dubois: 2009).
The assessment of three techno-eco-urban buildings such as those set up by the Catholic University of Lille, appear as such all the more necessary to realize that they are test buildings, experimental demonstrators of the ecological transition and energetic. University campuses can be privileged areas for the study of social practices linked to this type of eco-innovation (Nemoz, 2014). The methodology will consist of carrying out a qualitative survey, by conducting semi-structured sociological interviews – according to the comprehensive method and Max Weber – which is played from a point of view of the life logics of users in buildings that have just been born. In addition to the questions relating to the impacts of the degree of automation on the appropriation of buildings by individuals, we will see to what extent the users, whether they are administrative, researchers or students, behave in a space which is supposed to embody and provide change in their « being » and « doing » habits. How appreciable and appreciated is the change when it is ethically justified when the users have not all taken part in setting up the project? More broadly, this case study will allow us to discuss the relevance of the concept of intelligence associated with new forms of techno-urban construction.
Keywords:smart city, third industrial revolution, eco-urban projects, social acceptability, ecological and energy transition